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Poésies sur Paris

Ces poésies sont à apprendre pour le 20 mai.

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La Seine a rencontré Paris

Qui est là 

toujours là dans la ville 

et qui pourtant sans cesse arrive 

et qui pourtant sans cesse s'en va 

C'est un fleuve répond un enfant 

un devineur de devinettes. 

Et puis l'œil brillant il ajoute 

et le fleuve s'appelle la Seine 

quand la ville s'appelle Paris 

et la Seine

c'est comme une personne des fois elle court elle va très vite 

elle presse le pas quand tombe le soir 

des fois au printemps elle s'arrête 

et vous regarde comme un miroir. 

Et elle pleure si vous pleurez 

ou sourit pour vous consoler 

et toujours elle éclate de rire 

quand arrive le soleil d'été...

                                                     Jacques Prévert

C'est place de la Concorde à Paris 

C'est place de la Concorde à Paris 

qu'un enfant assis au bord des fontaines 

entre à pas de rêve au cœur de la nuit 

fraîche comme l'eau claire des fontaines
 
Un enfant de nuit de rêve d'espoir 

qui voudrait pouvoir lutter sans répit 

contre son sommeil pour apercevoir 

ses rêves de nuit venir à la vie
 
Un enfant de nuit de rêve d'espoir 

qui voudrait pouvoir lutter sans répit 

contre son sommeil pour apercevoir 

ses rêves de nuit venir à la vie
 
Toutes les voitures avec leurs phares 

toutes les voitures tracent pour lui 

des lignes de feu flottant dans la nuit 

comme de longs fils de vierge où Paris 

retient son cœur ses rêves ses espoirs

                                                Jacques Charpentreau

Dans Paris, il y a...

Dans Paris il y a une rue;
Dans cette rue il y a une maison;
Dans cette maison il y a un escalier;
Dans cet escalier il y a une chambre;
Dans cette chambre il y a une table;
Sur cette table il y a un tapis;
Sur ce tapis il y a une cage;

Dans cette cage il y a un nid;
Dans ce nid il y a un œuf,
Dans cet œuf il y a un oiseau.

L'oiseau renversa l'œuf;
L'œuf renversa le nid;
Le nid renversa la cage;
La cage renversa le tapis;
Le tapis renversa la table;
La table renversa la chambre;
La chambre renversa l'escalier;
L'escalier renversa la maison;
la maison renversa la rue;
la rue renversa la ville de Paris.

                                                                 Paul Eluard

La tour Eiffel

Mais oui, je suis une girafe, 

M'a raconté la tour Eiffel, 

Et si ma tête est dans le ciel, 

C'est pour mieux brouter les nuages, 

Car ils me rendent éternelle.

Mais j'ai quatre pieds bien assis 

Dans une courbe de la Seine. 

On ne s'ennuie pas à Paris : 

Les femmes, comme des phalènes, 

Les hommes, comme des fourmis, 

Glissent sans fin entre mes jambes 

Et les plus fous, les plus ingambes 

Montent et descendent le long

De mon cou comme des frelons 

La nuit, je lèche les étoiles. 

Et si l'on m'aperçoit de loin, 

C'est que très souvent, j'en avale 

Une sans avoir l'air de rien.
                                                       Maurice Carême